Albera Bella - Michèle Vert-Nibet

Du 19 octobre au 19 janvier 2019 

« De tout temps j’ai considéré la peinture de Michèle Vert-Nibet comme le reflet de deux
mondes, le français et le catalan. Non parce qu’elle vit au Perthus, mais plutôt parce
qu’elle a comme points de référence le Paris des avant-gardes et la Barcelone de la
modernité.
En effet, l’endroit où elle est née et réside a sûrement une influence profonde sur son
travail « Nous sommes les enfants de notre paysage » disait Lawrence Durrell. Les Albères y
sont présentes, le côté occidental, à la végétation centre-européenne et l’oriental, plus
méditerranéen et plus doux. Son monde vital ainsi que le tréfonds de son monde artistique
baignent dans cet environnement. Je me risquerai même à dire que son oeuvre nous
présente une vision et philosophique et plastique du paysage. Son regard d’une
spontanéité naturelle part d’une réalité contemplée, vécue, approfondie, plongeant
dans les zones inconnues de l’être.
Or, il y a une caractéristique essentielle dans son oeuvre : cela se présente par une
phénoménologie inversée : là où l’on penserait que le choix esthétique, vue ou idée, est à
l’origine de l’oeuvre, c’est tout le contraire. L’état poétique dans lequel baigne l’artiste fait
que soudain, ce qu’elle voit ou ressent s’enchâsse dans cet état, ce qui déclenche alors
ses créations. Le départ étant toujours la vibration poétique, ce qui l’amène aussi sur un
autre terrain créatif, celui de la poésie, où dans un langage des plus exquis, elle s’exprime,
comme elle le fait dans sa peinture, avec une mystérieuse et profonde magie ».
Daniel Giralt-Miracle
Critique et historien d’art. Barcelone

"C'est miracle que la terre rase se couvre de fleurs
Dont les pétales éclatent en parfum, en couleurs,
Miracle que les âmes aimantes les transfigurent
En vive résonnance qui jamais plus ne meurt".

Poème de François Cheng à Michèle Vert-Nibet