L'histoire du musée

Le quartier dans lequel s’inscrit le musée se construit dès le XIIe siècle, en particulier sous l’impulsion des Templiers. Dans le courant du XVIIe siècle, les futurs hôtels de Mailly et de Lazerme sont des habitations privées. C’est l’époque des Lumières à Perpignan, les propriétaires respectifs, le Maréchal de Mailly et la Marquise de Blanes, contribuent à animer la vie intellectuelle locale en tenant salon dans leurs hôtels particuliers. Au XIXe puis au XXe les hôtels vont changer de propriétaires et de fonctions. Ce n’est qu’en 1833 que le musée des Beaux-Arts de Perpignan ouvre ses portes au public, dans l’ancienne université.


Constitué tout d’abord par des collections personnelles, le musée s’enrichit peu à peu. En 1908, Jules Pams et Jules Escarguel créent la première association des « Amis du Musée » de Perpignan. Ils vont obtenir de nombreux dépôts d’Etat, oeuvres académiques le plus souvent achetées au Salon.
Dans l’immédiate après-guerre, en 1949, émerge la volonté de mettre en lumière la peinture moderne, de défendre une identité et une culture régionales. L’éphémère musée du Roussillon s’installe alors dans les salons de l’Hôtel Pams.

Il ferme ses portes en octobre 1953, au profit du « nouveau » musée Hyacinthe Rigaud, musée entièrement repensé avec une scénographie moderne et aérée. Cette réussite est encouragée par l’Etat qui accepte le dépôt d’une toile du peintre Hyacinthe Rigaud, l’un des chefs-d’oeuvre du musée : L’autoportrait au turban. Peu à peu les collections s’étoffent d’oeuvres remarquables faisant désormais la réputation du musée de Perpignan.
Dès 1973 est créé le musée pour enfants, expérience éducative novatrice apportant la structuration d’un service éducatif et la mise en place d’actions de médiation.
Mais, du fait de ses nouvelles missions et ambitions, le musée est à l’étroit dans l’ancienne université. En 1979, la Ville décide d’installer le musée Rigaud dans l’hôtel de Lazerme, rue de l’Ange, récemment acquis par la Ville.

En 1994, le legs de Maître Rey enrichit le fond du musée d’une étonnante collection de 211 petits formats, vision kaléidoscopique et novatrice d’une création passée au travers du filtre du regard passionné du collectionneur.
En 1996, le Saint Pierre de Hyacinthe Rigaud est acquis grâce à une souscription publique. La donation « Pierre Daura » permet, en 2001, d’ouvrir de nouveaux espaces au second étage et de présenter une partie de la collection d’oeuvres données à la Ville par Martha, sa fille.

Une politique d’expositions temporaires d’envergure est relancée en 2009 : « Rigaud intime » (2009), « la Belle Epoque des Bardou » (2011), « Paris-Perpignan-Barcelone » (2013) malgré le peu d’espaces.


L’intérêt des Perpignanais pour leurs collections est ravivé, soulignant ainsi la nécessité d’une rénovation et d’une extension de l’établissement muséal. Le projet de rénovation du musée d’art Hyacinthe Rigaud, en plus d’étendre les espaces à l’hôtel de Mailly, permet de réintégrer dans le circuit de visite toute la partie méridionale de l’hôtel de Lazerme : le jardin suspendu, la façade et le corps de logis, ainsi que l’appartement et les ateliers occupés par Picasso au second étage.