du 28 juin au 31 décembre 2025
PICASSO FACE A MAILLOL
Et oui ! Picasso regarde Maillol tandis que Maillol est fasciné par la période cubiste de Picasso. Plongez au cœur d’un parcours où les œuvres d’Aristide Maillol (1861-1944) et de Pablo Picasso (1881-1973) dialoguent et renouent avec un ancrage territorial qui a dynamisé leur créativité. 120 œuvres, peintures, sculptures et gravures, sont réunies pour dévoiler les secrets d’une rencontre inédite qui révèle la modernité de Maillol et la subtilité d’influences mutuelles.
Table des matières
Aristide Maillol et Pablo Picasso sont deux artistes intimement liés aux collections et à l’histoire du musée d’art Hyacinthe Rigaud : le premier, originaire de Banyuls-sur-Mer, dans le Roussillon, pour avoir doté la ville de Perpignan de l’un des bronzes originaux de Méditerranée, et le second pour avoir élu domicile durant ses villégiatures à Perpignan, de 1953 à 1955, à l’hôtel de Lazerme qui abrite l’actuel musée Rigaud.
Revenir en hautCLASSIQUES ?
Vingt ans séparent les deux artistes, de même qu’un métier qui est celui de sculpteur pour Maillol, de peintre pour Picasso, mais l’un comme l’autre se sont essayés à toutes les techniques. Tous deux taillent le bois au début de leur carrière, en restant aussi proches que possible de la pièce de bois initiale, et leurs premières sculptures montrent l’influence du primitivisme, de Gauguin en particulier que Maillol a connu personnellement, que Picasso a pu découvrir lors de la rétrospective de 1906.
Tous deux sont fidèles à la Catalogne, française ou espagnole : Maillol y revient chaque année, Picasso y fait plusieurs séjours. La plénitude d’une nature qui n’est pas différente pour Maillol de celle de la Grèce lui est une source essentielle ; Picasso est peut-être plus sensible à ce qui caractérise la région, la coiffe catalane de Paule de Lazerme – qui prend la forme d’un voile dans la Tête de Catalane de Maillol.
Le vrai début de Maillol en sculpture est marqué par l’exposition de la Femme assise, dite plus tard Méditerranée, au Salon d’automne de 1905. Cette figure parfaitement composée, s’imposant par la seule puissance de sa forme, incarne aux yeux du public la perfection d’un classicisme serein et équilibré dont Rodin avait fait perdre le souvenir. Au début des années 1920, Picasso qui est passé par des phases d’expérimentations plus audacieuses, réalise des toiles marquées par l’esprit classique (Femmes à la fontaine, 1921) qui semblent lui faire écho. Et même une dizaine d’années plus tard, lorsqu’il déconstruit la forme, on croit retrouver le souvenir de la construction solide de Méditerranée dans Femmes devant la mer.
De la sculpture à la peinture en passant par la gravure, il s’agit de retrouver les points de convergences esthétiques et techniques des deux artistes.
Revenir en hautQUAND PICASSO RÉVÈLE MAILLOL
Le propos de l’exposition s’attache également au dialogue imaginé par l’architecte Ludwig Mies van der Rohe (1886-1969) entre les œuvres de Maillol et celles de Picasso, lorsqu’en 1943, il est invité à imaginer, pour le magazine américain Architectural Forum, l’archétype du Museum for a Small City (Musée pour une petite ville). Avec La Nuit (v. 1906-1909) et Guernica (1937), Mies van der Rohe esquisse une nouvelle vision de l’espace muséal : il abolit les barrières historiques séparant des œuvres créées à des périodes distinctes, privilégie une proximité humaine avec les visiteurs dans un espace ouvert, et ainsi conçoit le musée comme un lieu de plaisir et non « d’internement » de l’art. Le choix des œuvres, quant à lui, incarne la quintessence d’une modernité partagée entre beauté classique et révolution plastique. Ce dialogue inattendu invite à voir différemment des œuvres d’artistes clés pour l’histoire de l’art moderne, et notamment à constater la modernité de la sculpture de Maillol qui est révélée par la juxtaposition avec l’œuvre de Picasso.
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PARTENAIRES
Avec la collaboration et des prêts exceptionnels de :
• La Fondation Dina Vierny-Musée Maillol, Paris
• Le musée national d’art moderne / Centre de création industrielle, Paris
• Le musée national Picasso, Paris
• Le Centre national des arts plastiques, Paris
• Le musée d’Orsay, Paris
• Le musée de l’Orangerie, Paris
• Le musée du Petit Palais, Paris
• Le musée Rodin, Paris
• Le musée Henri Matisse, Cateau-Cambrésis
• Le musée de Grenoble
• La Fundación Almine y Bernard Ruiz-Picasso
• Le Kröller-Müller Museum, Otterlo
• La Nationalgalerie, Berlin
• Le Stedelijk Museum, Amsterdam
• La Confédération Suisse, office fédéral de la culture, collection Oskar Reinhart, Winterthour
• Collection Indivision H.M. Petiet
• Collections privées
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COMMISSARIAT
Le commissariat scientifique sera partagé entre Thierry Dufrêne, professeur d’histoire de l’art à l’Université de Paris-Nanterre, Antoinette Le Normand Romain, conservatrice générale du patrimoine honoraire, directrice générale de l’INHA honoraire, et Pascale Picard, directrice et conservatrice en chef du musée d’art Hyacinthe Rigaud.
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