Clavé, sur le front de l'art

Du 2 février au 12 mai 2019

Février 1939, la chute de Barcelone provoque un exode sans précédent. Près d’un demi-million depersonnes fuit l’avancée des troupes franquistes et franchit les Pyrénées. C’est la Retirada. Parmi les réfugiés qui débutent leur exil en France par un internement dans des camps des Pyrénées-Orientales, Antoni Clavé. Ce jeune peintre affichiste barcelonais au succès prometteur avait mis son talent au service de l’armée républicaine. À Prats de Molló puis à Perpignan, au camp des Haras, Clavé dessine ses compagnons d’infortune et ses gardes tirailleurs sénégalais. Ses dessins sont remarqués et lui permettent d’être libéré, grâce à l’entremise de Martin Vivès, artiste peintre perpignanais et futur conservateur du musée des beaux-arts.
La commémoration de la Retirada est le point de départ de cette exposition qui propose de (re)découvrir le parcours singulier de cet artiste : la guerre d’Espagne, l’arrivée à Perpignan et l’exil pour une nouvelle vie. À Paris, d’abord sous l’égide de Picasso et des peintres réfugiés espagnols, puis au sein de la Nouvelle École de Paris, Antoni Clavé, connaît dès la seconde moitié des années 1950, un succès qui devient rapidement international. Peintre, graveur et sculpteur, il quitte Montparnasse pour le Midi de la France en 1965 où il travaille désormais jusqu’à son décès en 2005.
Le parcours de l’exposition présente soixante-dix ans de création depuis ses affiches de cinéma créées au milieu des années 1930 jusqu’aux grands formats des années 2000. La figure du guerrier, en peinture, en gravure et en sculpture témoigne de l’évolution stylistique et technique de l’artiste. Par-delà les médiums et les styles, Antoni Clavé ne renonce jamais totalement à la présence humaine