Perpignan gothique

Du 13e aux premières années du 16e siècle, la période gothique constitue le premier Age d’or de la ville avec en point d’orgue la création du Royaume de Majorque (1276-1344) qui fait de Perpignan sa capitale continentale. Sa situation privilégiée en fait un carrefour commercial ouvert sur la Méditerranée mais sa position stratégique est un enjeu des luttes territoriales, opposant le royaume de France au royaume d’Aragon, puis à la confédération catalano-aragonaise.

La plus septentrionale des villes catalanes entretient des relations commerciales sur le pourtour de la Méditerranée, avec la Syrie et l’Egypte où les marchands catalans ont quelques comptoirs commerciaux mais aussi avec des ports importants de la Mer du Nord comme Bruges ou Anvers. Par ces voies, circulent et fusionnent en Catalogne des influences artistiques venues des Flandres, de France et d’Italie.

La florissante industrie perpignanaise, essentiellement drapière, aboutit en 1388 à la création d’un Consulat de mer, juridiction spéciale qui règlemente le commerce et les affaires maritimes. En 1397, débute la construction de la Loge de Mer.

Au travers du Retable de la Trinité, chef d’œuvre des collections du musée, commandé en 1489 par les Consuls de Perpignan, et du parcours de son auteur présumé, le Maître de la Loge de Mer, se lit en filigrane toute une époque.